Le 30 juin 2010
La récente affaire de la flottille en témoigne : le traitement médiatique de la guerre israélo-palestinienne est loin d’être impartial. D’un côté les victimes humiliées, martyres éternels ; de l’autre un État oppresseur et supposé raciste. Ce schéma symbolique qui structure durablement l’inconscient collectif a la vie dure. Et reste diablement efficace. Efficace comme l’est toute propagande, toute simplification abusive, tout manichéisme. « Toute propagande efficace doit se limiter à des points forts peu nombreux et les faire valoir à coups de formules stéréotypées aussi longtemps qu’il le faudra, pour que le dernier des auditeurs soit à même de saisir l’idée » (un livre gratuit pour qui retrouve l’auteur de cette formule sans cerveau annexe). Sionistes = fascistes. Israël = nazis, « Mort aux juifs » pouvait-on même entendre dans les manifestations de soutien à Palestine suite à l'assaut de la flottille... Allons-y franchement. Nous voici entrés dans l’ère de la nouvelle propagande antijuive (1).
La guerre des images et des discours consécutive à la première Intifada, en 1987, avait déjà largement démontré la capacité des antisionistes à caricaturer l’État d’Israël, et par la même occasion, leur capacité à réactiver les vieux stéréotypes antisémites. Dans les années 90, tout porte à croire en l’avènement d’une « nouvelle judéophobie » (2) dont Pierre André Taguieff affine ici l’analyse en spécialiste des discours mythiques et complotistes. La donne a aujourd’hui changé. Le combat est passé à l’étape supérieure. Il est devenu la continuation de la politique par d’autres moyens. Il est devenu une guerre. Une guerre menée sur les esprits, par les images, les discours, les contre-vérités, les mensonges. La phobie du juif s’est structurée en discours martial sous l’impulsion de différents facteurs. La haine d’Israël a également changé de nature. Tout s’organise désormais comme une véritable propagande politique.
De l’utilisation du mythes et du complot dans la guerre des esprits
Un évènement en particulier peut servir de marqueur symbolique dans l’historique de la gradation des attaques contemporaines contre Israël, et consécutivement contre « le juif » : le prétendu assassinat par les forces israéliennes du jeune Mohammed al-Dura dans les bras de son père le 30 septembre 2000, au moment où commence précisément le seconde Intifada. Montée de toute pièce et relayée sur tous les canaux d’information, cette affaire sera très largement exploitée dans le discours des antisionistes lors de l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza en décembre 2008. L’année 2009 ouvre ainsi l’ère de la nouvelle propagande antijuive. Les accusations de racisme se déploient avec d’autant plus de ferveur – de fanatisme ? – que les « preuves » sont désormais apportées qu’Israël pratique l’infanticide xénophobe… Parfaite occasion pour réactiver ce vieux mythe antisémite qui accuse le juif de « meurtres rituels ». Accusation qui structure aujourd’hui les discours des islamistes et des antisionistes, et ce jusqu’au sein d’une partie de l’intelligentsia française, de gauche comme de droite. Il n’est d’ailleurs pas rare d’ouïr de tels propos chez les défenseurs de la « cause palestinienne »…
Fait notable également, la réactivation de la thèse du « complot sioniste », selon laquelle les juifs formeraient une secte internationale, le « lobby juif », dirigeant la politique internationale avec l’aide de Satan, les États-Unis. Depuis le slogan du « Nouvel Ordre Mondial », on l’aura compris, la dimension conspirationniste de la nouvelle propagande antijuive mondialisée permet de nourrir tous les fantasmes, les peurs, les haines envers un peuple dont l’identité est présentée comme intrinsèquement suspecte. Les caricatures nazies ne sont pas loin. Il est à cet égard plus qu’intéressant de constater non plus seulement les similitudes de ce discours avec celui du nazisme 70 ans plus tôt, mais aussi et surtout les références nombreuses à Hitler dans les discours des islamistes radicaux, ou d’un Ahmadinejad. Il s’agit d’ailleurs bien plus que d’une simple analogie. On peut ici véritablement parler d’une réappropriation pure et simple des thèses hitlériennes par le président iranien (3).
A nazi, nazi et demi
Cet aspect de la nouvelle propagande antijuive permet de revenir sur le fait peut-être le plus important dans l’histoire de la judéophobie depuis la seconde guerre mondiale : « l’islamisation du discours antijuif », qui consiste à ériger le Jihad contre les juifs en une sorte de sixième obligation religieuse. Telle est, par exemple, le sens de l’entreprise idéologique menée par les Frères Musulmans depuis les années 30. La politisation de l’islam au cours du XXème se nourrit ainsi d’une jihadisation du système des devoirs religieux où la « mort en martyr » devient un but en soi. « Des dirigeants d’Al-Qaida à ceux du Hezbollah libano-iranien, tous se sont engagés dans une guerre totale contre les juifs impliquant le recours aux attentats-suicides commis par des bombes humaines ». Autrement dit, et pour reprendre les mots d’Hassan al-Banna, la théorisation d'une « industrie de la mort » ou – attention concept – d'un « art de la mort ». De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts religieux…
La récente affaire de la flottille en témoigne : le traitement médiatique de la guerre israélo-palestinienne est loin d’être impartial. D’un côté les victimes humiliées, martyres éternels ; de l’autre un État oppresseur et supposé raciste. Ce schéma symbolique qui structure durablement l’inconscient collectif a la vie dure. Et reste diablement efficace. Efficace comme l’est toute propagande, toute simplification abusive, tout manichéisme. « Toute propagande efficace doit se limiter à des points forts peu nombreux et les faire valoir à coups de formules stéréotypées aussi longtemps qu’il le faudra, pour que le dernier des auditeurs soit à même de saisir l’idée » (un livre gratuit pour qui retrouve l’auteur de cette formule sans cerveau annexe). Sionistes = fascistes. Israël = nazis, « Mort aux juifs » pouvait-on même entendre dans les manifestations de soutien à Palestine suite à l'assaut de la flottille... Allons-y franchement. Nous voici entrés dans l’ère de la nouvelle propagande antijuive (1).
La guerre des images et des discours consécutive à la première Intifada, en 1987, avait déjà largement démontré la capacité des antisionistes à caricaturer l’État d’Israël, et par la même occasion, leur capacité à réactiver les vieux stéréotypes antisémites. Dans les années 90, tout porte à croire en l’avènement d’une « nouvelle judéophobie » (2) dont Pierre André Taguieff affine ici l’analyse en spécialiste des discours mythiques et complotistes. La donne a aujourd’hui changé. Le combat est passé à l’étape supérieure. Il est devenu la continuation de la politique par d’autres moyens. Il est devenu une guerre. Une guerre menée sur les esprits, par les images, les discours, les contre-vérités, les mensonges. La phobie du juif s’est structurée en discours martial sous l’impulsion de différents facteurs. La haine d’Israël a également changé de nature. Tout s’organise désormais comme une véritable propagande politique.
De l’utilisation du mythes et du complot dans la guerre des esprits
Un évènement en particulier peut servir de marqueur symbolique dans l’historique de la gradation des attaques contemporaines contre Israël, et consécutivement contre « le juif » : le prétendu assassinat par les forces israéliennes du jeune Mohammed al-Dura dans les bras de son père le 30 septembre 2000, au moment où commence précisément le seconde Intifada. Montée de toute pièce et relayée sur tous les canaux d’information, cette affaire sera très largement exploitée dans le discours des antisionistes lors de l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza en décembre 2008. L’année 2009 ouvre ainsi l’ère de la nouvelle propagande antijuive. Les accusations de racisme se déploient avec d’autant plus de ferveur – de fanatisme ? – que les « preuves » sont désormais apportées qu’Israël pratique l’infanticide xénophobe… Parfaite occasion pour réactiver ce vieux mythe antisémite qui accuse le juif de « meurtres rituels ». Accusation qui structure aujourd’hui les discours des islamistes et des antisionistes, et ce jusqu’au sein d’une partie de l’intelligentsia française, de gauche comme de droite. Il n’est d’ailleurs pas rare d’ouïr de tels propos chez les défenseurs de la « cause palestinienne »…
Fait notable également, la réactivation de la thèse du « complot sioniste », selon laquelle les juifs formeraient une secte internationale, le « lobby juif », dirigeant la politique internationale avec l’aide de Satan, les États-Unis. Depuis le slogan du « Nouvel Ordre Mondial », on l’aura compris, la dimension conspirationniste de la nouvelle propagande antijuive mondialisée permet de nourrir tous les fantasmes, les peurs, les haines envers un peuple dont l’identité est présentée comme intrinsèquement suspecte. Les caricatures nazies ne sont pas loin. Il est à cet égard plus qu’intéressant de constater non plus seulement les similitudes de ce discours avec celui du nazisme 70 ans plus tôt, mais aussi et surtout les références nombreuses à Hitler dans les discours des islamistes radicaux, ou d’un Ahmadinejad. Il s’agit d’ailleurs bien plus que d’une simple analogie. On peut ici véritablement parler d’une réappropriation pure et simple des thèses hitlériennes par le président iranien (3).
A nazi, nazi et demi
Cet aspect de la nouvelle propagande antijuive permet de revenir sur le fait peut-être le plus important dans l’histoire de la judéophobie depuis la seconde guerre mondiale : « l’islamisation du discours antijuif », qui consiste à ériger le Jihad contre les juifs en une sorte de sixième obligation religieuse. Telle est, par exemple, le sens de l’entreprise idéologique menée par les Frères Musulmans depuis les années 30. La politisation de l’islam au cours du XXème se nourrit ainsi d’une jihadisation du système des devoirs religieux où la « mort en martyr » devient un but en soi. « Des dirigeants d’Al-Qaida à ceux du Hezbollah libano-iranien, tous se sont engagés dans une guerre totale contre les juifs impliquant le recours aux attentats-suicides commis par des bombes humaines ». Autrement dit, et pour reprendre les mots d’Hassan al-Banna, la théorisation d'une « industrie de la mort » ou – attention concept – d'un « art de la mort ». De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts religieux…
Cette politisation de l’Islam est évidemment l’un des facteurs explicatifs majeurs de la radicalisation de la propagande antijuive. Tout comme pourrait l’être également le durcissement de la politique extérieure israélienne. Mais les armes ne sont pas les mêmes. Dans le contexte d’un conflit asymétrique, l’islamisme radical a bien compris que la guerre se joue autant voire davantage dans les esprits que sur le terrain de la lutte armée. Du Gramsci islamisé en quelque sorte : assurer l’hégémonie culturelle de l’hostilité à Israël et aux juifs pour asseoir une domination politique, celle de l’Islam. Préparez vos foulards.
Il ne suffit pas de déconstruire les armes de l’ennemi, encore faut-il savoir à quoi elles servent. La propagande n’est pas un but en soi. Au contraire, elle possède une fonction propre, comme le rappelle très justement Pierre André Taguieff. Nihil novi sub sole, la (nouvelle) propagande antijuive repose sur le faire croire aux fins du faire faire. Un bon vieux truc de nazi. Le but : diffuser le plus largement possible des stéréotypes négatifs des sionistes, capter l’attention, tenter de former un consensus sur l’image du juif criminel, l’identité d’un Etat criminogène, afin d’éliminer l’ennemi… « Nous ne parlons pas pour dire quelque chose, mais pour obtenir un certain effet », dixit Joseph Goebbels, qui en connaît un rayon en matière de propagande... La fonction principale de ce discours idéologique consiste ainsi à réduire le juif à une dimension raciste et assassine, et contre lequel il convient de lutter dans un but purificateur. Autrement dit le discours des islamistes radicaux et de leurs soutiens les plus zélés ne s’éloigne pas de l’antienne antisémite éliminationniste. Israël est une « tumeur cancéreuse », selon la bonne parole du « Guide Suprême » iranien Ali Khamenei. Dites bonjour aux führers à barbe. La nazification du discours islamiste est une donnée avec laquelle il faut aujourd’hui compter.
Ci-dessus, Soral, numéro trois de la liste Antisioniste à une soirée à la gloire de l'ayatollah Khomeiny
C’est ici qu’intervient l’une des thèses les plus percutantes de l’ouvrage. L’opposition binaire entre le « Nous et les Autres » (mise en équivalence avec l’opposition entre le Bien et le Mal) qui érige en précepte religieux la destruction de l’Autre dans le discours des islamistes radicaux, rappelle furieusement la psychologie de masse du fascisme telle que l’a étudiée Wilhelm Reich. Dans l’ultra-rigorisme moral et la haine persécutrice que contient le Jihad, se retrouve la même « peste émotionnelle » que contenait le nazisme : volonté de « purifier » la Palestine de la « présence sioniste » considérée comme une invasion souillant la terre arabe. Voilà ce qu’on appelle un retour de bâton théorique.
Violence des échanges en milieu doxologique
Dans ce « nouvel espace idéologique bigarré, où les motifs révolutionnaires « anticapitalistes » et « anti-impérialistes » s’articulent avec l’appel au jihad contre les juifs, les sionistes ou les « judéo-croisés », ou encore, dans la rhétorique khomeyniste, contre l’alliance du « Grand Satan » et du « Petit Satan » », on le voit, l’opposition binaire, la caricature, le manichéisme occupent une position confortable. La nouvelle propagande opère dans un contexte symbolique pour le moins favorable. Dans le vaste espace dialogique mondialisé, où il fait bon vivre pour les clichés, Internet est devenu l’arme principale des islamistes antisionistes. La cyberpropagande est finalement la composante première de la guerre symbolique à l’âge technologique. Le média de masse se prête admirablement à la diffusion des clichés démonologiques sur le juif, et à la création d’une communauté religieuse fantasmée qui fait de son hostilité à Israël l’un des ressorts les plus puissants de sa structuration : « « La nature de la relation entre l’individu et Internet est propice au message salafiste » en ce que le propre d’Internet est de reposer sur l’isolement « en même temps qu’il le crée » (Marc Sageman) et qu’il pousse ainsi des individus détachés de leur environnement social immédiat à vire au sein de l’oumma mythique des islamistes radicaux. Comme l’oumma virtuelle, censée se réaliser sous la forme d’un État islamique mondial, se heurte à l’hyperpuissance états-unienne, incarnant par excellence « l’ennemi lointain », la vision d’une lutte mondiale et manichéenne entre l’oumma et un Occident américano-centré s’impose à l’internaute jihadiste ». Voilà qui rejoint certaines analyses de l’usage d’Internet par les islamistes radicaux comme un vaste « camp d’entraînement virtuel » au Jihad.
Faux témoignages, utilisation frauduleuse d’images télévisées, lancement de rumeurs de massacres (cf. le « massacre de Jénine »)… Les chimères ont la peau dure, au XXIème siècle. Et là réside précisément la cause première du danger. L’opinion publique mondiale n’a rien d’une entité rationnelle. Elle est même précisément le contraire d’un espace public, si l’on se réfère à Habermas. Réactive, émotive, instinctive, elle est prompte à toutes les indignations - fussent-elles fondées sur l’ignorance ou le mensonge. Le culte du présent, de l’immédiat, l’événementialisation à outrance, constituent le terreau le plus fertile pour le développement des rumeurs, la diffusion des stéréotypes les plus grossiers. La doxa est reine, en démocratie globale. Le danger , d'ailleurs, vient peut-être autant de l’intérieur que de l’extérieur : « La rencontre de l’esprit démocratique et des technologies de l’information, au XXème siècle, a fait sortir la puissance de l’opinion des limites des régimes démocratiques, qui, par principe, lui accordent une valeur. La démagogie et la propagande ont traversé les frontières des communautés politiques particulières, celles des États-nations modernes, elles se sont l’une et l’autre globalisées. en entrant dans l’espace de la « culture globalisée », dans l’élément d’un espace public mondial, les modes de manipulation de l’opinion ont acquis un pouvoir symbolique considérablement plus grand ».
Rien de plus facile, à l’heure où s’érige une doxa planétaire, que la caricature du sioniste en fasciste criminel, conspirateur, manipulateur, nouvelle personnification mythique du Mal. En face, le Bien, la victime éternelle, le martyr, l’être pur. La caricature. Investie par l’émotion brute. Et le retour du juif comme Gegenrasse. Les matériaux symboliques de ce nouveau « code culturel antijuif », produit malsain d’un mélange doctrinal odieux concocté à base d’hâdiths douteux, d’antisionisme radical, d’emprunts au nationalisme arabe et au vieux pot antisémite européen, croissent ainsi avec une intensité fulgurante qui invite à repenser l’ensemble des théories sur l’opinion, l’idéologie, la propagande (4).
Cette nouvelle propagande tire finalement toute sa force de la réactivation de mythes, et de leur investissement par l’émotion de la doxa. On pourrait se consoler en rappelant que nous sommes ici dans le domaine des pures croyances, des fantasmes. Ce serait oublier que la foire aux illuminés gagne chaque jour de nouveaux adeptes, que les thèses complotistes sont séduisantes, pour l’abruti moyen, et que les abrutis moyens sont légion. J’inclus dans les abrutis moyens les fanatiques islamistes. Et tous les fanatiques.
L’islamisme radical comme ennemi politique
Quelle posture convient-il d’adopter ? Celle de la vigilance, tout d’abord. Une posture exigeante, pondérée, réflexive et distanciée sur ce conflit idéologique mondialisé ; la prudence – quant à la véracité des informations, l’extrême simplification de la réalité par les images –, et l’acceptation de la complexité du réel. L’acceptation des notes de bas de page (les lecteurs de Taguieff comprendront). L’acceptation, également, de la réalité tout court. Autrement dit la réalité de la guerre. Une posture difficile à assumer. Mais quand domine « l’idéologie humanitariste-compassionnelle », seuls les victimes ou les désespérés ont voix au chapitre. Pas les agresseurs. La mythologie victimaire ferme les yeux sur la réalité. Pierre André Taguieff, lui, nous invite à les ouvrir, et à dépasser le simple stade du constatif pour en venir au prescriptif. Si l’ouvrage demeure essentiellement analytique et explicatif, il n’en demeure pas moins engagé sur le plan moral et politique. Sans nécessairement souscrire à la thèse du choc des civilisations, il est tout à fait possible de considérer l’Occident démocratique comme menacé. « C’est un ennemi, armé d’une cuirasse doctrinale fabriquée avec du religieux politisé, mis au service d’une vision belliciste et expansionniste, que les démocraties – occidentales ou non –, qui rêvent de n’avoir plus d’ennemis, ont désormais face à elles […]. Leur objectif est de tabler sur la tolérance dont font preuve les démocraties libérales/pluralistes pour y pratiquer ce que Youssouf al-Qaradhawi – l’autorité suprême des frère musulmans et plus largement, depuis le début des années 1990, du « mouvement islamique » en Europe, appelle « l’ouverture sans fusion » […], une stratégie d’inclusion différentialiste dans les sociétés démocratiques « molles », dont les élites ont plus ou moins intériorisé l’idéal multiculturaliste ». Les universitaires crieront ici au viol de la neutralité axiologique. Tant mieux. Il est par trop rare qu’un chercheur fasse preuve de courage et ose s’engager en portant une parole autre que celle de l’appel à la tolérance, à l’amour de l’humanité, à l’amour de l’amour, etc. Enfin une bataille politique, au sens le plus noble qui soit. Il s’agit maintenant de combattre avec les mêmes armes que l’adversaire, et de revenir aux fondamentaux du politique en considérant qu’avant toute chose, le politique repose sur la distinction ami / ennemi.
Pierre Poucet
(1) Pierre André Taguieff, La nouvelle propagande antijuive, PUF, 550 p., 29 €.
(2) Pierre-André Taguieff, La Nouvelle Judéophobie, Mille et une nuits, 2002, 234 p., et Prêcheurs de haine, Mille et une nuits, 2004, 967 p. (34 euros).
(3) Voir notamment page 254 à 264.
(4) Voir ici les passionnantes analyses pages 81 à 143.
© SURLERING
http://www.france-israel.org/articles.ahd?idart=709
C’est ici qu’intervient l’une des thèses les plus percutantes de l’ouvrage. L’opposition binaire entre le « Nous et les Autres » (mise en équivalence avec l’opposition entre le Bien et le Mal) qui érige en précepte religieux la destruction de l’Autre dans le discours des islamistes radicaux, rappelle furieusement la psychologie de masse du fascisme telle que l’a étudiée Wilhelm Reich. Dans l’ultra-rigorisme moral et la haine persécutrice que contient le Jihad, se retrouve la même « peste émotionnelle » que contenait le nazisme : volonté de « purifier » la Palestine de la « présence sioniste » considérée comme une invasion souillant la terre arabe. Voilà ce qu’on appelle un retour de bâton théorique.
Violence des échanges en milieu doxologique
Dans ce « nouvel espace idéologique bigarré, où les motifs révolutionnaires « anticapitalistes » et « anti-impérialistes » s’articulent avec l’appel au jihad contre les juifs, les sionistes ou les « judéo-croisés », ou encore, dans la rhétorique khomeyniste, contre l’alliance du « Grand Satan » et du « Petit Satan » », on le voit, l’opposition binaire, la caricature, le manichéisme occupent une position confortable. La nouvelle propagande opère dans un contexte symbolique pour le moins favorable. Dans le vaste espace dialogique mondialisé, où il fait bon vivre pour les clichés, Internet est devenu l’arme principale des islamistes antisionistes. La cyberpropagande est finalement la composante première de la guerre symbolique à l’âge technologique. Le média de masse se prête admirablement à la diffusion des clichés démonologiques sur le juif, et à la création d’une communauté religieuse fantasmée qui fait de son hostilité à Israël l’un des ressorts les plus puissants de sa structuration : « « La nature de la relation entre l’individu et Internet est propice au message salafiste » en ce que le propre d’Internet est de reposer sur l’isolement « en même temps qu’il le crée » (Marc Sageman) et qu’il pousse ainsi des individus détachés de leur environnement social immédiat à vire au sein de l’oumma mythique des islamistes radicaux. Comme l’oumma virtuelle, censée se réaliser sous la forme d’un État islamique mondial, se heurte à l’hyperpuissance états-unienne, incarnant par excellence « l’ennemi lointain », la vision d’une lutte mondiale et manichéenne entre l’oumma et un Occident américano-centré s’impose à l’internaute jihadiste ». Voilà qui rejoint certaines analyses de l’usage d’Internet par les islamistes radicaux comme un vaste « camp d’entraînement virtuel » au Jihad.
Faux témoignages, utilisation frauduleuse d’images télévisées, lancement de rumeurs de massacres (cf. le « massacre de Jénine »)… Les chimères ont la peau dure, au XXIème siècle. Et là réside précisément la cause première du danger. L’opinion publique mondiale n’a rien d’une entité rationnelle. Elle est même précisément le contraire d’un espace public, si l’on se réfère à Habermas. Réactive, émotive, instinctive, elle est prompte à toutes les indignations - fussent-elles fondées sur l’ignorance ou le mensonge. Le culte du présent, de l’immédiat, l’événementialisation à outrance, constituent le terreau le plus fertile pour le développement des rumeurs, la diffusion des stéréotypes les plus grossiers. La doxa est reine, en démocratie globale. Le danger , d'ailleurs, vient peut-être autant de l’intérieur que de l’extérieur : « La rencontre de l’esprit démocratique et des technologies de l’information, au XXème siècle, a fait sortir la puissance de l’opinion des limites des régimes démocratiques, qui, par principe, lui accordent une valeur. La démagogie et la propagande ont traversé les frontières des communautés politiques particulières, celles des États-nations modernes, elles se sont l’une et l’autre globalisées. en entrant dans l’espace de la « culture globalisée », dans l’élément d’un espace public mondial, les modes de manipulation de l’opinion ont acquis un pouvoir symbolique considérablement plus grand ».
Rien de plus facile, à l’heure où s’érige une doxa planétaire, que la caricature du sioniste en fasciste criminel, conspirateur, manipulateur, nouvelle personnification mythique du Mal. En face, le Bien, la victime éternelle, le martyr, l’être pur. La caricature. Investie par l’émotion brute. Et le retour du juif comme Gegenrasse. Les matériaux symboliques de ce nouveau « code culturel antijuif », produit malsain d’un mélange doctrinal odieux concocté à base d’hâdiths douteux, d’antisionisme radical, d’emprunts au nationalisme arabe et au vieux pot antisémite européen, croissent ainsi avec une intensité fulgurante qui invite à repenser l’ensemble des théories sur l’opinion, l’idéologie, la propagande (4).
Cette nouvelle propagande tire finalement toute sa force de la réactivation de mythes, et de leur investissement par l’émotion de la doxa. On pourrait se consoler en rappelant que nous sommes ici dans le domaine des pures croyances, des fantasmes. Ce serait oublier que la foire aux illuminés gagne chaque jour de nouveaux adeptes, que les thèses complotistes sont séduisantes, pour l’abruti moyen, et que les abrutis moyens sont légion. J’inclus dans les abrutis moyens les fanatiques islamistes. Et tous les fanatiques.
L’islamisme radical comme ennemi politique
Quelle posture convient-il d’adopter ? Celle de la vigilance, tout d’abord. Une posture exigeante, pondérée, réflexive et distanciée sur ce conflit idéologique mondialisé ; la prudence – quant à la véracité des informations, l’extrême simplification de la réalité par les images –, et l’acceptation de la complexité du réel. L’acceptation des notes de bas de page (les lecteurs de Taguieff comprendront). L’acceptation, également, de la réalité tout court. Autrement dit la réalité de la guerre. Une posture difficile à assumer. Mais quand domine « l’idéologie humanitariste-compassionnelle », seuls les victimes ou les désespérés ont voix au chapitre. Pas les agresseurs. La mythologie victimaire ferme les yeux sur la réalité. Pierre André Taguieff, lui, nous invite à les ouvrir, et à dépasser le simple stade du constatif pour en venir au prescriptif. Si l’ouvrage demeure essentiellement analytique et explicatif, il n’en demeure pas moins engagé sur le plan moral et politique. Sans nécessairement souscrire à la thèse du choc des civilisations, il est tout à fait possible de considérer l’Occident démocratique comme menacé. « C’est un ennemi, armé d’une cuirasse doctrinale fabriquée avec du religieux politisé, mis au service d’une vision belliciste et expansionniste, que les démocraties – occidentales ou non –, qui rêvent de n’avoir plus d’ennemis, ont désormais face à elles […]. Leur objectif est de tabler sur la tolérance dont font preuve les démocraties libérales/pluralistes pour y pratiquer ce que Youssouf al-Qaradhawi – l’autorité suprême des frère musulmans et plus largement, depuis le début des années 1990, du « mouvement islamique » en Europe, appelle « l’ouverture sans fusion » […], une stratégie d’inclusion différentialiste dans les sociétés démocratiques « molles », dont les élites ont plus ou moins intériorisé l’idéal multiculturaliste ». Les universitaires crieront ici au viol de la neutralité axiologique. Tant mieux. Il est par trop rare qu’un chercheur fasse preuve de courage et ose s’engager en portant une parole autre que celle de l’appel à la tolérance, à l’amour de l’humanité, à l’amour de l’amour, etc. Enfin une bataille politique, au sens le plus noble qui soit. Il s’agit maintenant de combattre avec les mêmes armes que l’adversaire, et de revenir aux fondamentaux du politique en considérant qu’avant toute chose, le politique repose sur la distinction ami / ennemi.
Pierre Poucet
(1) Pierre André Taguieff, La nouvelle propagande antijuive, PUF, 550 p., 29 €.
(2) Pierre-André Taguieff, La Nouvelle Judéophobie, Mille et une nuits, 2002, 234 p., et Prêcheurs de haine, Mille et une nuits, 2004, 967 p. (34 euros).
(3) Voir notamment page 254 à 264.
(4) Voir ici les passionnantes analyses pages 81 à 143.
© SURLERING
http://www.france-israel.org/articles.ahd?idart=709
Ajout personnel (comme il est important de toujours bien connaître ses ennemis) : Qui est Soral ?
Alain Soral
Alain Soral, de son nom complet Alain Bonnet de Soral[1], est un essayiste, journaliste et réalisateur français (également titulaire de la nationalité suisse[2]) né le 2 octobre 1958 à Aix-les-Bains et se présentant comme un « intellectuel français dissident ».
Militant du Parti communiste dans les années 1990, il devient en novembre 2007 membre du comité central du Front national, chargé notamment des affaires sociales et du problème des banlieues, jusqu'à son départ de ce parti le 1er février 2009. Il préside depuis 2007 Égalité et Réconciliation, association « nationaliste de gauche[3] » dont il est le fondateur, et exprime ses vues toutes les quinzaines en tant que chroniqueur au journal Flash.
Il se présente aux élections européennes de 2009 en Île-de-France en 5e position sur la « liste antisioniste » conduite par Dieudonné.
Marié, il vit à Bayonne et est instructeur fédéral de boxe anglaise (diplôme obtenu en juin 2004). Il a pour sœur l'actrice Agnès Soral.
Biographie
Jeunesse
Issu d'une famille de résistants savoyards[3], Alain Soral passe sa prime enfance dans la cité des Merlettes à Annemasse. Sa famille s'étant établie à Meudon, il est inscrit au collège Stanislas[3].
En 1976, à sa majorité, après une adolescence « marginale » à Grenoble, il revient à Paris et participe au mouvement punk dont il adopte le mode de vie, exerçant durant deux ans divers « petits boulots » (chantiers, convoyages, etc.) avant d'être reçu aux Beaux-Arts.
Il est ensuite recueilli dans une famille d'universitaires[4] et est admis comme élève-stagiaire à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il suit notamment les cours de Cornelius Castoriadis.
Il enseigne la sociologie du vêtement à ESMOD[5].
La lecture de Karl Marx et des auteurs marxistes[4] — plus particulièrement Georg Lukács, Henri Wallon, Georges Politzer, Lucien Goldmann et surtout Michel Clouscard —, mais aussi l'expérience acquise dans sa jeunesse[6], ont profondément influencé ses écrits, qui sont parfois présentés comme ceux d'un sociologue, fonction qu'il revendique[7].
Il travaille dans le journalisme à partir de 1979.
L'écrivain critique de la société contemporaine
Dans les années 1980, Soral évolue dans les milieux culturels et mondains parisiens : « J'ai dîné avec Jack Lang, Robert Bresson, Salvador Dali, j'ai connu Andy Warhol, Roland Barthes, Jean Baudrillard, etc.[8] ». Son intérêt se porte à cette époque sur la mode : en 1984, il cosigne son premier ouvrage : Les mouvements de mode expliqués aux parents, avec Hector Obalk et Alexandre Pasche. Plus tard, il publie un nouvel ouvrage sur ce thème, intitulé La Création de mode. Dès le début des années 1990, il se concentre sur le thème de la drague et de la féminisation de la société, avec un premier roman largement autobiographique : La Vie d'un vaurien, puis l'essai Sociologie du dragueur, Éditions Blanche, 1996, qui connaissent un certain succès. Il fait alors ses premières apparitions télévisées dans les émissions de Mireille Dumas, et joue son propre rôle au cinéma dans Parfait Amour, de Catherine Breillat.
Alain Soral se présente comme un républicain universaliste d'inspiration marxiste et adhère, début 1990, au Parti communiste français (cellule Paul-Langevin).
Aux côtés de Marc Cohen, il anime ainsi pendant cette période le Collectif communiste des travailleurs des médias (dit aussi « cellule Ramón-Mercader »), faisant paraître le bulletin La Lettre écarlate[3]. Après avoir fait campagne pour le non au référendum sur le traité de Maastricht de septembre 1992, il participe en mai 1993, avec le même Marc Cohen, rédacteur en chef de L'Idiot international de Jean-Edern Hallier, à la rédaction de l'appel « Vers un front national », signé Jean-Paul Cruse — ancien membre de la Gauche prolétarienne, membre du collectif et délégué SNJ-CGT de Libération, dont il est l'un des fondateurs — et publié en première page de L'Idiot [9]. Cet appel, prenant acte de la « destruction précipitée de la vieille gauche », propose « une politique autoritaire de redressement du pays », rassemblant « les gens de l’esprit contre les gens des choses, la civilisation contre la marchandise — et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde [...] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle, pour « forger une nouvelle alliance », à la constitution d'un « front » regroupant « Pasqua, Chevènement, les communistes et les ultra-nationalistes », un nouveau front pour « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel[10] ».
Une polémique naît alors sur l'existence de convergences « rouges-bruns[11] ». Le 8 juillet 1993, le collectif se plaint, dans un communiqué, du procès fait à Marc Cohen visant « à interdire tout débat politique, liant la question de la souveraineté nationale, contre l’hégémonie américaine, et les valeurs historiques du mouvement ouvrier international. » Alain Soral quitte ensuite le PCF par opposition à l'abandon de son contenu révolutionnaire, tout en continuant à se définir comme marxiste[12].
Il pourfend dans ses livres[13] ce qu'il juge relever du communautarisme et s'en prend vivement aussi bien aux mouvements homosexuels ou féministes qu'aux associations se disant représentatives de la communauté juive, dans des termes qui se veulent souvent provocateurs. Il a notamment écrit : « En France, tous les communautarismes montants : gay, islamique... se créent et se renforcent par imitation, hostilité et opposition au communautarisme judéo-sioniste, dont le statut privilégié constitue la jurisprudence communautaire sur laquelle s'appuient leurs revendications face à la République[14]. » À ce sujet, il préface en 2006 l'ouvrage d'Anne Kling, La France LICRAtisée, accusant la Licra de participer de ce « communautarisme judéo-sioniste[15] ». Pour Alain Soral, la montée des communautarismes en France est dangereuse pour la République et constitue une atteinte au principe d'universalité républicaine, car, à sa conception « fait[e] d’histoires comparées, de métissages, de transformations », elle tendrait à substituer « un débat réduit à la compétition victimaire. Soit l’Histoire ramenée à l’éternelle persécution des femmes, des pédés, des Arabes, des Noirs, des juifs[16]... » Dans son analyse de la société contemporaine, il démonte les mécanismes de ce qu'il appelle l'« idéologie du désir[17] », promue par l'omniprésence de la publicité, les journaux féminins et le phénomène de « starisation ». Il a vivement critiqué certains mensuels féminins qui, selon lui, transforment les consciences et relèguent la femme au statut de « femme-objet » consommatrice. Il explique que le système s'accommode très bien d'une situation où les femmes travaillent et consomment et que le féminisme, vu sous cet angle, n'est pas forcément un mouvement de libération, mais un « allié objectif » du capitalisme.
Lors du débat sur la laïcité à l'école[18], il a comparé notamment le voile et le string[19]. Le string, nouveau type de vêtement émergeant de la « société du désir », serait un avatar d'un système qui, au lieu d'émanciper les femmes, les relèguerait au statut d'objets et/ou de marchandises.
Alain Soral est par ailleurs très critique de l'évolution du cinéma français depuis la Nouvelle Vague. Selon lui, le cinéma réaliste a disparu, sous les effets conjugués de la montée en puissance de la subvention par l'État des films dits « d'auteur », qu'il qualifie de « nombrilistes », et qu'il oppose au cinéma réaliste français, aujourd'hui disparu, qu'incarnaient notamment Marcel Carné, Julien Duvivier et Henri-Georges Clouzot, ou au néoréalisme italien qui mettait en scène la réalité sociale et ses oppositions de classes.
La critique de la « bêtise ambiante » et l'engagement au Front national
À la suite de la sortie de son dernier roman, CHUTe ! : Éloge de la disgrâce, le 6 avril 2006, Alain Soral affirme vouloir prendre temporairement de la distance avec l'écriture pour se plonger dans l'action, en particulier politique. Du 27 au 30 août 2006, il fait ainsi partie — avec Dieudonné, Thierry Meyssan, Ahmed Moualek (président de l'association La Banlieue S'exprime), Marc Robert (Marc George) et Frédéric Chatillon[20] (ancien responsable du Groupe union défense dans les années 1990) — de la délégation qui se rend au Liban, puis en Syrie. Cette délégation rencontra notamment le président libanais Émile Lahoud, le général Aoun[21], opposant libanais, et, lors d'un passage à Damas, Hugo Chávez[22], président du Venezuela.
Durant l'automne 2005, il avait rejoint l'équipe de campagne du Front national, où il est chargé des affaires sociales et du problème des banlieues. Ce ralliement fut toutefois révélé tardivement par l'intéressé (environ un an après), lors d'un entretien paru sur Internet le 29 novembre 2006[23]. Soral explique alors sa démarche en affirmant que le Front national constitue le seul parti qui lutte efficacement contre la « déferlante capitaliste et ultralibérale[24] ». Son itinéraire, du Parti communiste au Front national, le ferme nationalisme qu'il revendique, ainsi que ses proclamations « national-républicaines », voire national-révolutionnaires[25], ont pu parfois le faire comparer à Jacques Doriot, communiste passé au fascisme[26] (Soral réfute toutefois clairement le nationalisme de type impérialiste qui caractérisait à certains égards le fascisme). D'autres, comme le journaliste Claude Askolovitch, en font le tenant d'un « lepéno-marxisme[27] », notion à rapprocher du « gaucho-lepénisme » évoqué par Pascal Perrineau en 1997[28]. En mars 2007, il a reconnu avoir voté pour Jean-Marie Le Pen aux deux tours de l'élection présidentielle française de 2002, après avoir néanmoins été tenté de porter sa voix sur Jean-Pierre Chevènement au premier tour[29].
Le 24 février 2007, il s'engage politiquement dans la campagne présidentielle française de Jean-Marie Le Pen en étant présent, aux côtés de celui-ci et de sa fille, Marine Le Pen, à la convention présidentielle du Front national. Il aurait été par ailleurs un des auteurs du discours prononcé par le président du Front national à Valmy le 20 septembre 2006[30].
Le 8 mars 2007, le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Olivier Besancenot, refuse de débattre avec lui[31] lors de l'édition du 11 mars de Ripostes, présentée par Serge Moati. Dans un communiqué, il s'en explique ainsi :
« Avec Soral, il ne peut s’agir d’organiser une discussion politique, d’échanger argument contre argument. Soral ne représente pas un courant politique ou idéologique. C’est un ancien intellectuel de gauche qui a mal tourné [et] s’est mis au service de l’extrême droite. C’est un provocateur qui au lieu de débattre pratique le mensonge et l’insulte. Il dit par exemple sur son blog : “je hais le trotsko-gauchisme” et “Besancenot n’a pas de couilles”. A ce niveau-là, toute discussion compréhensible, qui permet au téléspectateur de cerner les divergences, est impossible. Puisque nous étions dans l’obligation de débattre avec le FN, nous avons demandé à Ripostes d’inviter un de ses dirigeants officiels, ce qui fut fait en la personne de Louis Aliot[32]. »
Alain Soral réagit à cette « désinvitation » et aux propos d'Olivier Besancenot dans un entretien avec le blog du livre Ils ont tué la télé publique[33], puis par l'intermédiaire d'une vidéo sur Dailymotion[34] et enfin d'un communiqué sur son site :
« Pour justifier sa lâche attitude (voir Soral Riposte), le petit facteur bobo Besancenot m'attribue deux phrases qu'il aurait trouvé (sic) sur mon blog : “je hais le trotsko-gauchisme” (en réalité je le méprise, mais la phrase n'en est pas moins inventée) et “Besancenot n'a pas de couilles” (ce qui est vrai mais je ne l'ai jamais ni dit ni écrit).
Comme il est facile de le vérifier en cherchant sur mon site : ces deux phrases n'existent pas !
Le mensonge et la manipulation sont décidément ce qui reste de plus vivace dans la tradition politique trotskiste. Par le passé cette pratique était au service du combat révolutionnaire – justification déjà discutable –, aujourd'hui elle n'est plus qu'au service du Système, ce qui la rend d'autant plus abjecte.
À bon entendeur[35]... »
Le 22 avril 2007, lors de la soirée électorale salle Équinoxe, après le net recul de Jean-Marie Le Pen à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, Alain Soral, visiblement déçu, déclare : « Le Pen méritait la France mais je ne suis pas sûr que la France méritait Le Pen[36] » et annonce qu'il va voter Ségolène Royal[37]. Bien qu'il reconnaisse son programme « économico-social » (notamment la part protectionniste de celui-ci, le candidat de l'UMP ayant à plusieurs reprises évoqué la nécessité d'une « préférence communautaire ») dans celui de Nicolas Sarkozy qui l'aurait « plagié » (« Quand il parle de son projet pour gagner le deuxième tour, c'est à 90 % le programme du Front, et le programme de cette campagne... »), il affirme qu'il n'appliquera pas ce programme « patriote », le candidat étant selon lui « libéral-sécuritaire » : « Ce type-là ne peut pas être à la fois l'agent de tous les lobbys financiers internationaux les plus puissants et, en même temps, quelqu'un qui va faire une économie patriote. C'est incompatible[38]... »
Parallèlement à son engagement au FN, Alain Soral a lancé en juin 2007 son propre mouvement, appelé Égalité et Réconciliation (E&R)[39], autour de personnes désireuses de rassembler les « patriotes sociaux » au sein et au-delà du Front national. Une partie notable de son action en son sein consiste à tendre la main à la population d'origine arabo-musulmane au nom d'un nationalisme non-raciste qui serait en mesure de contrer la propagande sur le « choc des civilisations » (jeu du « Système » selon Soral)[40].
Le 18 novembre 2007, à l'occasion du congrès national du Front national à Bordeaux, Alain Soral, qui n'était pas candidat, a été nommé au comité central par Jean-Marie Le Pen, réélu Président du parti[41].
Européennes de 2009 et départ du Front national
Le 19 août 2008, il annonce sa candidature à l'investiture comme tête de liste du Front national aux élections européennes de 2009 en Île-de-France[42].
Quelque six mois plus tard, le 1er février 2009, il décide de quitter le FN suite à sa relégation à une « place d'honneur » sur la liste. Il n'a pas admis que Jean-Michel Dubois — vice-trésorier du Front national et membre du comité central depuis 1994 — lui soit préféré comme tête de liste, mais aurait, selon lui, accepté d'être deuxième derrière Marie-Christine Arnautu[43]. Accusant Marine Le Pen et Louis Aliot de s'être opposés à sa candidature et de chercher à « virer tous les opposants authentiques au système, qu'ils proviennent de la vieille droite des valeurs ou de la vraie gauche sociale », et vilipendant « la bande à Marine » qu'il voit comme un « agglomérat de multi-transfuges, de marchands du Temple et de cage aux folles[43] », il témoigne des profondes divergences apparues depuis près de deux ans au sein du Front national et ayant conduit au départ de plusieurs personnalités de ce parti, tels Carl Lang et, plus récemment, Martine Lehideux et Martial Bild. Tout en saluant Jean-Marie Le Pen, « homme facétieux et délicat », il qualifie le FN d'« étrange et charmante PME familiale bientôt vendue aux multinationales par l’héritière » où il a néanmoins « rencontré les meilleurs des Français. Les mêmes, à peu près d’ailleurs, que j’avais connus au PCF d’avant Marie-George Buffet[43] ».
En réponse, Marine Le Pen, constatant dans un communiqué qu'elle « [est] devenue depuis quelques mois le bouc émissaire de toutes les ambitions déçues, de toutes les investitures non obtenues, de tous les égos malmenés », déclare que : « Alain Soral ressemble à trop d’immigrés qui arrivent en France, qui profitent de l’hospitalité des Français mais refusent de s’intégrer, de renoncer en partie à leur culture, à leur mode de vie. (...) Alain Soral, “immigré politique”, s’est comporté ainsi au Front depuis son arrivée, cherchant à imposer de force “sa ligne”, son vocabulaire, sa culture communiste, donnant des leçons et injuriant ceux qui ne partagent pas ses obsessions[44]. »
De son côté, Alain Soral l'ayant qualifié de « libéral atlanto-sioniste » et de « débile et bègue[43] » et un article non signé sur le site web d'Égalité et Réconciliation ayant mis en doute ses qualités personnelles et professionnelles[45], Jean-Michel Dubois dépose plainte contre les responsables d'E&R pour « injures et diffamation[46] » puis abandonne son action. Il déclare en effet que les propos injurieux à son encontre sont la « marque du dépit de Soral » et qu'il est « inutile de lui faire de la publicité[47] ».
Interrogé sur ses projets futurs, Alain Soral a annoncé qu'il allait se « remettre à écrire » et mener un projet d'opposition avec Dieudonné en vue d'« aider à la prise de conscience des gens[48] ». Fin avril, il répond à l'appel de ce dernier en vue de mener une « liste antisioniste » en Île-de-France pour les européennes, liste sur laquelle il figure en 5e position[49] (cf. infra).
Malgré son départ rapide, le passage au Front national d'Alain Soral lui aura permis de s'assurer des relations et d'amorcer des actions : outre Égalité et Réconciliation, il est devenu « conseiller à la rédaction » du journal Flash (où il tient un « bloc note »), dès sa fondation en octobre 2008 par d'anciens collaborateurs de National-Hebdo.
Positions
Critique du féminisme
Le féminisme, et plus généralement les femmes, est un thème très présent dans l'œuvre d'Alain Soral (notamment dans Sociologie du dragueur, Vers la féminisation ? ou Misères du désir)[50].
La position d'Alain Soral est très virulente à l'égard des féministes[51], qu'il accuse de former une minorité « bourgeoise » qui confond sa propre condition avec celle des autres femmes. Plus précisément, il distingue deux types de féministes :
* La « flippée » est une femme plutôt intellectuelle qui refuse sa condition de femme (maternité vue comme une contrainte) et veut embrasser celle de l'homme (univers plus culturel, travail vu comme un facteur d'émancipation). Cette catégorie serait celle, par exemple, de Simone de Beauvoir ou des jeunes filles anorexiques.
Alain Soral, de son nom complet Alain Bonnet de Soral[1], est un essayiste, journaliste et réalisateur français (également titulaire de la nationalité suisse[2]) né le 2 octobre 1958 à Aix-les-Bains et se présentant comme un « intellectuel français dissident ».
Militant du Parti communiste dans les années 1990, il devient en novembre 2007 membre du comité central du Front national, chargé notamment des affaires sociales et du problème des banlieues, jusqu'à son départ de ce parti le 1er février 2009. Il préside depuis 2007 Égalité et Réconciliation, association « nationaliste de gauche[3] » dont il est le fondateur, et exprime ses vues toutes les quinzaines en tant que chroniqueur au journal Flash.
Il se présente aux élections européennes de 2009 en Île-de-France en 5e position sur la « liste antisioniste » conduite par Dieudonné.
Marié, il vit à Bayonne et est instructeur fédéral de boxe anglaise (diplôme obtenu en juin 2004). Il a pour sœur l'actrice Agnès Soral.
Biographie
Jeunesse
Issu d'une famille de résistants savoyards[3], Alain Soral passe sa prime enfance dans la cité des Merlettes à Annemasse. Sa famille s'étant établie à Meudon, il est inscrit au collège Stanislas[3].
En 1976, à sa majorité, après une adolescence « marginale » à Grenoble, il revient à Paris et participe au mouvement punk dont il adopte le mode de vie, exerçant durant deux ans divers « petits boulots » (chantiers, convoyages, etc.) avant d'être reçu aux Beaux-Arts.
Il est ensuite recueilli dans une famille d'universitaires[4] et est admis comme élève-stagiaire à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il suit notamment les cours de Cornelius Castoriadis.
Il enseigne la sociologie du vêtement à ESMOD[5].
La lecture de Karl Marx et des auteurs marxistes[4] — plus particulièrement Georg Lukács, Henri Wallon, Georges Politzer, Lucien Goldmann et surtout Michel Clouscard —, mais aussi l'expérience acquise dans sa jeunesse[6], ont profondément influencé ses écrits, qui sont parfois présentés comme ceux d'un sociologue, fonction qu'il revendique[7].
Il travaille dans le journalisme à partir de 1979.
L'écrivain critique de la société contemporaine
Dans les années 1980, Soral évolue dans les milieux culturels et mondains parisiens : « J'ai dîné avec Jack Lang, Robert Bresson, Salvador Dali, j'ai connu Andy Warhol, Roland Barthes, Jean Baudrillard, etc.[8] ». Son intérêt se porte à cette époque sur la mode : en 1984, il cosigne son premier ouvrage : Les mouvements de mode expliqués aux parents, avec Hector Obalk et Alexandre Pasche. Plus tard, il publie un nouvel ouvrage sur ce thème, intitulé La Création de mode. Dès le début des années 1990, il se concentre sur le thème de la drague et de la féminisation de la société, avec un premier roman largement autobiographique : La Vie d'un vaurien, puis l'essai Sociologie du dragueur, Éditions Blanche, 1996, qui connaissent un certain succès. Il fait alors ses premières apparitions télévisées dans les émissions de Mireille Dumas, et joue son propre rôle au cinéma dans Parfait Amour, de Catherine Breillat.
Alain Soral se présente comme un républicain universaliste d'inspiration marxiste et adhère, début 1990, au Parti communiste français (cellule Paul-Langevin).
Aux côtés de Marc Cohen, il anime ainsi pendant cette période le Collectif communiste des travailleurs des médias (dit aussi « cellule Ramón-Mercader »), faisant paraître le bulletin La Lettre écarlate[3]. Après avoir fait campagne pour le non au référendum sur le traité de Maastricht de septembre 1992, il participe en mai 1993, avec le même Marc Cohen, rédacteur en chef de L'Idiot international de Jean-Edern Hallier, à la rédaction de l'appel « Vers un front national », signé Jean-Paul Cruse — ancien membre de la Gauche prolétarienne, membre du collectif et délégué SNJ-CGT de Libération, dont il est l'un des fondateurs — et publié en première page de L'Idiot [9]. Cet appel, prenant acte de la « destruction précipitée de la vieille gauche », propose « une politique autoritaire de redressement du pays », rassemblant « les gens de l’esprit contre les gens des choses, la civilisation contre la marchandise — et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde [...] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle, pour « forger une nouvelle alliance », à la constitution d'un « front » regroupant « Pasqua, Chevènement, les communistes et les ultra-nationalistes », un nouveau front pour « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel[10] ».
Une polémique naît alors sur l'existence de convergences « rouges-bruns[11] ». Le 8 juillet 1993, le collectif se plaint, dans un communiqué, du procès fait à Marc Cohen visant « à interdire tout débat politique, liant la question de la souveraineté nationale, contre l’hégémonie américaine, et les valeurs historiques du mouvement ouvrier international. » Alain Soral quitte ensuite le PCF par opposition à l'abandon de son contenu révolutionnaire, tout en continuant à se définir comme marxiste[12].
Il pourfend dans ses livres[13] ce qu'il juge relever du communautarisme et s'en prend vivement aussi bien aux mouvements homosexuels ou féministes qu'aux associations se disant représentatives de la communauté juive, dans des termes qui se veulent souvent provocateurs. Il a notamment écrit : « En France, tous les communautarismes montants : gay, islamique... se créent et se renforcent par imitation, hostilité et opposition au communautarisme judéo-sioniste, dont le statut privilégié constitue la jurisprudence communautaire sur laquelle s'appuient leurs revendications face à la République[14]. » À ce sujet, il préface en 2006 l'ouvrage d'Anne Kling, La France LICRAtisée, accusant la Licra de participer de ce « communautarisme judéo-sioniste[15] ». Pour Alain Soral, la montée des communautarismes en France est dangereuse pour la République et constitue une atteinte au principe d'universalité républicaine, car, à sa conception « fait[e] d’histoires comparées, de métissages, de transformations », elle tendrait à substituer « un débat réduit à la compétition victimaire. Soit l’Histoire ramenée à l’éternelle persécution des femmes, des pédés, des Arabes, des Noirs, des juifs[16]... » Dans son analyse de la société contemporaine, il démonte les mécanismes de ce qu'il appelle l'« idéologie du désir[17] », promue par l'omniprésence de la publicité, les journaux féminins et le phénomène de « starisation ». Il a vivement critiqué certains mensuels féminins qui, selon lui, transforment les consciences et relèguent la femme au statut de « femme-objet » consommatrice. Il explique que le système s'accommode très bien d'une situation où les femmes travaillent et consomment et que le féminisme, vu sous cet angle, n'est pas forcément un mouvement de libération, mais un « allié objectif » du capitalisme.
Lors du débat sur la laïcité à l'école[18], il a comparé notamment le voile et le string[19]. Le string, nouveau type de vêtement émergeant de la « société du désir », serait un avatar d'un système qui, au lieu d'émanciper les femmes, les relèguerait au statut d'objets et/ou de marchandises.
Alain Soral est par ailleurs très critique de l'évolution du cinéma français depuis la Nouvelle Vague. Selon lui, le cinéma réaliste a disparu, sous les effets conjugués de la montée en puissance de la subvention par l'État des films dits « d'auteur », qu'il qualifie de « nombrilistes », et qu'il oppose au cinéma réaliste français, aujourd'hui disparu, qu'incarnaient notamment Marcel Carné, Julien Duvivier et Henri-Georges Clouzot, ou au néoréalisme italien qui mettait en scène la réalité sociale et ses oppositions de classes.
La critique de la « bêtise ambiante » et l'engagement au Front national
À la suite de la sortie de son dernier roman, CHUTe ! : Éloge de la disgrâce, le 6 avril 2006, Alain Soral affirme vouloir prendre temporairement de la distance avec l'écriture pour se plonger dans l'action, en particulier politique. Du 27 au 30 août 2006, il fait ainsi partie — avec Dieudonné, Thierry Meyssan, Ahmed Moualek (président de l'association La Banlieue S'exprime), Marc Robert (Marc George) et Frédéric Chatillon[20] (ancien responsable du Groupe union défense dans les années 1990) — de la délégation qui se rend au Liban, puis en Syrie. Cette délégation rencontra notamment le président libanais Émile Lahoud, le général Aoun[21], opposant libanais, et, lors d'un passage à Damas, Hugo Chávez[22], président du Venezuela.
Durant l'automne 2005, il avait rejoint l'équipe de campagne du Front national, où il est chargé des affaires sociales et du problème des banlieues. Ce ralliement fut toutefois révélé tardivement par l'intéressé (environ un an après), lors d'un entretien paru sur Internet le 29 novembre 2006[23]. Soral explique alors sa démarche en affirmant que le Front national constitue le seul parti qui lutte efficacement contre la « déferlante capitaliste et ultralibérale[24] ». Son itinéraire, du Parti communiste au Front national, le ferme nationalisme qu'il revendique, ainsi que ses proclamations « national-républicaines », voire national-révolutionnaires[25], ont pu parfois le faire comparer à Jacques Doriot, communiste passé au fascisme[26] (Soral réfute toutefois clairement le nationalisme de type impérialiste qui caractérisait à certains égards le fascisme). D'autres, comme le journaliste Claude Askolovitch, en font le tenant d'un « lepéno-marxisme[27] », notion à rapprocher du « gaucho-lepénisme » évoqué par Pascal Perrineau en 1997[28]. En mars 2007, il a reconnu avoir voté pour Jean-Marie Le Pen aux deux tours de l'élection présidentielle française de 2002, après avoir néanmoins été tenté de porter sa voix sur Jean-Pierre Chevènement au premier tour[29].
Le 24 février 2007, il s'engage politiquement dans la campagne présidentielle française de Jean-Marie Le Pen en étant présent, aux côtés de celui-ci et de sa fille, Marine Le Pen, à la convention présidentielle du Front national. Il aurait été par ailleurs un des auteurs du discours prononcé par le président du Front national à Valmy le 20 septembre 2006[30].
Le 8 mars 2007, le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Olivier Besancenot, refuse de débattre avec lui[31] lors de l'édition du 11 mars de Ripostes, présentée par Serge Moati. Dans un communiqué, il s'en explique ainsi :
« Avec Soral, il ne peut s’agir d’organiser une discussion politique, d’échanger argument contre argument. Soral ne représente pas un courant politique ou idéologique. C’est un ancien intellectuel de gauche qui a mal tourné [et] s’est mis au service de l’extrême droite. C’est un provocateur qui au lieu de débattre pratique le mensonge et l’insulte. Il dit par exemple sur son blog : “je hais le trotsko-gauchisme” et “Besancenot n’a pas de couilles”. A ce niveau-là, toute discussion compréhensible, qui permet au téléspectateur de cerner les divergences, est impossible. Puisque nous étions dans l’obligation de débattre avec le FN, nous avons demandé à Ripostes d’inviter un de ses dirigeants officiels, ce qui fut fait en la personne de Louis Aliot[32]. »
Alain Soral réagit à cette « désinvitation » et aux propos d'Olivier Besancenot dans un entretien avec le blog du livre Ils ont tué la télé publique[33], puis par l'intermédiaire d'une vidéo sur Dailymotion[34] et enfin d'un communiqué sur son site :
« Pour justifier sa lâche attitude (voir Soral Riposte), le petit facteur bobo Besancenot m'attribue deux phrases qu'il aurait trouvé (sic) sur mon blog : “je hais le trotsko-gauchisme” (en réalité je le méprise, mais la phrase n'en est pas moins inventée) et “Besancenot n'a pas de couilles” (ce qui est vrai mais je ne l'ai jamais ni dit ni écrit).
Comme il est facile de le vérifier en cherchant sur mon site : ces deux phrases n'existent pas !
Le mensonge et la manipulation sont décidément ce qui reste de plus vivace dans la tradition politique trotskiste. Par le passé cette pratique était au service du combat révolutionnaire – justification déjà discutable –, aujourd'hui elle n'est plus qu'au service du Système, ce qui la rend d'autant plus abjecte.
À bon entendeur[35]... »
Le 22 avril 2007, lors de la soirée électorale salle Équinoxe, après le net recul de Jean-Marie Le Pen à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, Alain Soral, visiblement déçu, déclare : « Le Pen méritait la France mais je ne suis pas sûr que la France méritait Le Pen[36] » et annonce qu'il va voter Ségolène Royal[37]. Bien qu'il reconnaisse son programme « économico-social » (notamment la part protectionniste de celui-ci, le candidat de l'UMP ayant à plusieurs reprises évoqué la nécessité d'une « préférence communautaire ») dans celui de Nicolas Sarkozy qui l'aurait « plagié » (« Quand il parle de son projet pour gagner le deuxième tour, c'est à 90 % le programme du Front, et le programme de cette campagne... »), il affirme qu'il n'appliquera pas ce programme « patriote », le candidat étant selon lui « libéral-sécuritaire » : « Ce type-là ne peut pas être à la fois l'agent de tous les lobbys financiers internationaux les plus puissants et, en même temps, quelqu'un qui va faire une économie patriote. C'est incompatible[38]... »
Parallèlement à son engagement au FN, Alain Soral a lancé en juin 2007 son propre mouvement, appelé Égalité et Réconciliation (E&R)[39], autour de personnes désireuses de rassembler les « patriotes sociaux » au sein et au-delà du Front national. Une partie notable de son action en son sein consiste à tendre la main à la population d'origine arabo-musulmane au nom d'un nationalisme non-raciste qui serait en mesure de contrer la propagande sur le « choc des civilisations » (jeu du « Système » selon Soral)[40].
Le 18 novembre 2007, à l'occasion du congrès national du Front national à Bordeaux, Alain Soral, qui n'était pas candidat, a été nommé au comité central par Jean-Marie Le Pen, réélu Président du parti[41].
Européennes de 2009 et départ du Front national
Le 19 août 2008, il annonce sa candidature à l'investiture comme tête de liste du Front national aux élections européennes de 2009 en Île-de-France[42].
Quelque six mois plus tard, le 1er février 2009, il décide de quitter le FN suite à sa relégation à une « place d'honneur » sur la liste. Il n'a pas admis que Jean-Michel Dubois — vice-trésorier du Front national et membre du comité central depuis 1994 — lui soit préféré comme tête de liste, mais aurait, selon lui, accepté d'être deuxième derrière Marie-Christine Arnautu[43]. Accusant Marine Le Pen et Louis Aliot de s'être opposés à sa candidature et de chercher à « virer tous les opposants authentiques au système, qu'ils proviennent de la vieille droite des valeurs ou de la vraie gauche sociale », et vilipendant « la bande à Marine » qu'il voit comme un « agglomérat de multi-transfuges, de marchands du Temple et de cage aux folles[43] », il témoigne des profondes divergences apparues depuis près de deux ans au sein du Front national et ayant conduit au départ de plusieurs personnalités de ce parti, tels Carl Lang et, plus récemment, Martine Lehideux et Martial Bild. Tout en saluant Jean-Marie Le Pen, « homme facétieux et délicat », il qualifie le FN d'« étrange et charmante PME familiale bientôt vendue aux multinationales par l’héritière » où il a néanmoins « rencontré les meilleurs des Français. Les mêmes, à peu près d’ailleurs, que j’avais connus au PCF d’avant Marie-George Buffet[43] ».
En réponse, Marine Le Pen, constatant dans un communiqué qu'elle « [est] devenue depuis quelques mois le bouc émissaire de toutes les ambitions déçues, de toutes les investitures non obtenues, de tous les égos malmenés », déclare que : « Alain Soral ressemble à trop d’immigrés qui arrivent en France, qui profitent de l’hospitalité des Français mais refusent de s’intégrer, de renoncer en partie à leur culture, à leur mode de vie. (...) Alain Soral, “immigré politique”, s’est comporté ainsi au Front depuis son arrivée, cherchant à imposer de force “sa ligne”, son vocabulaire, sa culture communiste, donnant des leçons et injuriant ceux qui ne partagent pas ses obsessions[44]. »
De son côté, Alain Soral l'ayant qualifié de « libéral atlanto-sioniste » et de « débile et bègue[43] » et un article non signé sur le site web d'Égalité et Réconciliation ayant mis en doute ses qualités personnelles et professionnelles[45], Jean-Michel Dubois dépose plainte contre les responsables d'E&R pour « injures et diffamation[46] » puis abandonne son action. Il déclare en effet que les propos injurieux à son encontre sont la « marque du dépit de Soral » et qu'il est « inutile de lui faire de la publicité[47] ».
Interrogé sur ses projets futurs, Alain Soral a annoncé qu'il allait se « remettre à écrire » et mener un projet d'opposition avec Dieudonné en vue d'« aider à la prise de conscience des gens[48] ». Fin avril, il répond à l'appel de ce dernier en vue de mener une « liste antisioniste » en Île-de-France pour les européennes, liste sur laquelle il figure en 5e position[49] (cf. infra).
Malgré son départ rapide, le passage au Front national d'Alain Soral lui aura permis de s'assurer des relations et d'amorcer des actions : outre Égalité et Réconciliation, il est devenu « conseiller à la rédaction » du journal Flash (où il tient un « bloc note »), dès sa fondation en octobre 2008 par d'anciens collaborateurs de National-Hebdo.
Positions
Critique du féminisme
Le féminisme, et plus généralement les femmes, est un thème très présent dans l'œuvre d'Alain Soral (notamment dans Sociologie du dragueur, Vers la féminisation ? ou Misères du désir)[50].
La position d'Alain Soral est très virulente à l'égard des féministes[51], qu'il accuse de former une minorité « bourgeoise » qui confond sa propre condition avec celle des autres femmes. Plus précisément, il distingue deux types de féministes :
* La « flippée » est une femme plutôt intellectuelle qui refuse sa condition de femme (maternité vue comme une contrainte) et veut embrasser celle de l'homme (univers plus culturel, travail vu comme un facteur d'émancipation). Cette catégorie serait celle, par exemple, de Simone de Beauvoir ou des jeunes filles anorexiques.
* La « pétasse » est une consommatrice, adepte du « jouissez sans entraves », pour qui la condition de femme est un moyen (par la séduction), et qui, loin de vouloir rejoindre l'univers masculin, oppose sa « pensée différente » (féminine) à la « pensée masculine ». Cette catégorie serait celle, par exemple, d'Élisabeth Badinter (avant son essai Fausse route) ou des magazines féminins comme Elle. Soral rapproche aussi les gays — qu'il distingue des homosexuels — de cette catégorie.
À ces deux catégories, Soral oppose la « femme normale », numériquement majoritaire, bien que moins médiatisée, pour qui la maternité est une « grâce » et le travail une « obligation » (à laquelle elle s'est historiquement toujours pliée). Ce troisième type de femmes diffère des féministes bourgeoises que représenterait une Isabelle Alonso qui, « ancienne conseillère financière », « ne s'est jamais beaucoup intéressée aux travailleuses : ouvrières, standardistes, caissières... qui rêvent, en lisant Gala, d'être un jour femme-objet[52]. » Ces femmes-là pâtiraient des combats menés par les féministes plus qu'elles n'en profiteraient (Soral cite notamment le rétablissement du travail de nuit pour les femmes, la banalisation du divorce ou la dévalorisation du rôle de mère).
En fait, davantage que l'égalité homme-femme (qu'il dénonce comme « illusoire » sur le plan biologique mais qualifie de « parfaitement progressiste » sur le plan légal), Soral souligne que le véritable problème reste les inégalités entre riches et pauvres. Il dénonce le féminisme comme une manipulation (dont les féministes ne seraient que l'instrument) visant à occulter ce combat d'inspiration marxiste.
Critique du « communautarisme gay »
L'association Act Up s'en est prise à sa maison d'édition, les Éditions Blanche, à laquelle elle reprochait la publication de plusieurs auteurs, dont Alain Soral[53], qui répandraient des préjugés négatifs envers les homosexuels et même, selon elle, « la haine des homosexuels ». Elle est ainsi intervenue pour que son directeur de publication cesse d'éditer Alain Soral[54]. Act Up a également vandalisé les locaux des Éditions Blanche, en protestation contre sa ligne éditoriale[55]. Alain Soral s'est plaint des « persécutions physiques de la milice communautaire Act Up[56] ».
Alain Soral dénonce le communautarisme — qu'il estime nocif — de la « communauté gay », terme qu'il fustige d'ailleurs en affirmant que la plupart des homosexuels n'ont rien à voir avec les comportements de style Gay Pride. Ce genre de manifestation aurait selon lui pour conséquence de promouvoir l'idée de « beau mec », de jeunesse, de fêtes et de drag queen, et d'occulter la réalité de l'homosexualité, notamment celle des homosexuels âgés et pauvres, nulle part mise en avant dans le « mouvement communautariste gay », et finalement plus proche des hétérosexuels dans la même situation.
Soral envisage également une certaine homosexualité masculine comme la conséquence du caractère « hystérique » d'un type de féminisme plus ou moins « enragé », celui-ci empêchant la séduction d'une fille inconnue par un homme, par exemple dans la rue, l'image du dragueur renvoyant désormais à celle du machiste.
Il affirme que la « libération » des femmes et celle des homosexuels sont historiquement liées par une alliance objective, revendiquée par des associations comme Act Up. C'est un fait qu'il dénonce comme malheureux. Les détracteurs de Soral l'accusent de misogynie ou d'homophobie, ce dont il s'est toujours défendu (tout en se disant « macho » par provocation, le terme ayant été positivement redéfini par lui).
Critique puis rapprochement avec Dieudonné
En 2002, dans l'ouvrage Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante, Alain Soral s'en prend, parmi de multiples cibles, à Dieudonné[57], qu'il accuse de vouloir bénéficier d'une « rente de culpabilisation victimaire » dont les Français blancs seraient, selon Soral, les victimes. Qualifiant l'humoriste d'« inculte et désormais pas drôle », il ajoute par ailleurs :
« Si Dieudonné s’énerve sur le populo français, (...) c’est peut-être parce qu’il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d’une plus juste représentation des “communautés visibles” ? Une “communauté invisible” surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo[58]. »
Néanmoins, au moment de l'affaire du sketch polémique de Dieudonné dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel On ne peut pas plaire à tout le monde, Soral défendit l'humoriste, les divergences idéologiques s'estompant au profit d'une convergence de vues.
Ayant pris connaissance de ses critiques, Dieudonné décide de rencontrer Soral pour mettre les choses au clair avec lui. En 2004, les deux hommes deviennent amis et politiquement proches, étant notamment tombés d'accord, selon Soral, à propos de « l’antisionisme et du lobby juif[59] ».
Le mardi 28 septembre 2004 — soit près d'une semaine après qu'eut été médiatisée une sortie polémique sur France 2 qui sera jugée antisémite par la justice (cf. infra) — lui et plusieurs autres personnes furent victimes d'une agression venant d'un groupe d'une trentaine d'individus armés de battes de baseball, au cours d'une séance de dédicace de Misères du désir dans la librairie Au pays de cocagne (située dans le 3e arrondissement de Paris)[60]. L'agression n'a pas été revendiquée. Alain Soral y voit une action d'un groupe extrémiste juif comme le Betar ou la Ligue de défense juive[61], mais à ce jour l'enquête policière n'a pas abouti.
Le 14 septembre 2006, à Paris, il est victime d'une nouvelle agression[62].
Interrogé sur le côté positif du « boycott » par les médias, Alain Soral répondait :
« Le positif c'est qu'on n'est plus obligé d'aller faire le méchant de service dans des émissions à la con. Quant à la parade, en l'état actuel des choses il n'y en a qu'une, multiplier ce genre d'interview sur internet [...] J'ai toujours répondu présent aux invitations des médias, même les pires, pensant que ce qui comptait ce n'était pas le prestige supposé du support, mais la qualité de mes raisonnements[63]. »
Ayant subi de semblables déboires, Alain Soral et Dieudonné se sont mutuellement soutenus[64], participant conjointement à la liste Euro-Palestine aux élections européennes de 2004, avant que le premier ne s'en retire[65], suivi par le second dans son retrait. Aux élections européennes de 2009, Dieudonné et Soral ont présenté, avec Yahia Gouasmi, alors président de la Fédération chiite de France, une « Liste antisioniste » recueillant 1,30 % des suffrages en Île-de-France (2,83 % en Seine-Saint-Denis) au terme d’une campagne émaillée d’incidents et d’échauffourées[66].
Critique du sionisme et positions sur le judaïsme, les Juifs, et la Shoah
Propos sur le judaïsme
Alain Soral considère qu'une « communauté qui continue à se proclamer “peuple élu” dans le monde moderne (...) constitue (...) une exception [à sa connaissance] unique, celle de ne pas s'être défait de sa mentalité primitive malgré le progrès de la Raison et d'avoir, au contraire, mis la Raison au service d'un tribalisme modernisé, élevé à l'échelle de l'univers[67]. ». Cette « exception » serait à la source d'une « double éthique » caractéristique du judaïsme qui inciterait à juger selon des critères différents ce qui touche les Juifs et ce qui touche les goyim :
« On retrouve bien là [dans les contestations du verdict sur l'affaire du gang des barbares] la vision du monde et le rapport à l’autre qui fonde le judaïsme : la double éthique. Et j’ose penser que cette double éthique – dans l’affaire du procès Fofana comme ailleurs – est le fond du problème[68]... »
Il y aurait en effet passage de l'état de « peuple élu » à celui de « peuple martyr » suivant un jeu dialectique :
« Comment ne pas comprendre que, aussi durable que le yin et le yang, il y a engendrement réciproque, réciprocité dialectique de l'élection et du martyr ?
Martyr parce qu'élu, élu parce que martyr ; et que, aussi fatale qu'est la fatalité elle-même, on ne peut échapper à l'une sans s'émanciper de l'autre[69]. »
Antisionisme
Partant, Alain Soral prétend lire à la lumière de cette « double éthique » supposée du judaïsme la situation de la communauté juive contemporaine. Faisant allusion à celle-ci, il écrit ainsi :
« Qu'une communauté qui a été particulièrement victime du racisme dans un passé récent soit protégée, surprotégée même du racisme par des lois, oui.
Mais qu'une communauté qui a été victime du racisme pense que ce passé lui donne droit au racisme à son tour me semble le pire contresens moral qui puisse être[70]. »
Dans un reportage de Complément d'enquête diffusé sur France 2 le lundi 20 septembre 2004 et consacré à Dieudonné, Alain Soral déclare :
« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire “y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n'est pas systématiquement la faute de l'autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds.” Parce qu'en gros c'est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c'est bizarre ! C'est que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C'est-à-dire, je pense, c'est qu'il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme-sionisme qui confine à la maladie mentale[71]... »
Ces propos créent une controverse et sont jugés antisémites par de nombreux observateurs, dont des représentants de la liste électorale Euro-Palestine[72], à laquelle il avait apporté son soutien. Le 24 septembre 2004, Alain Soral commente, sur le site oumma.com[73], la controverse provoquée par ses propos, expliquant qu'il a été mal compris — du fait de l'absence du discours précédant cette phrase dans le montage d'une conversation « à bâtons rompus » d'une heure et demie avec le journaliste de France 2, Cyrille Devaud — et qu'on cherchait sa « mort médiatique ». Poursuivi en justice, entre autres par le B'nai B'rith, l'écrivain est condamné pour antisémitisme en 2007[74], puis, au terme de quatre ans de procédure, astreint en 2008 au paiement d'une amende de 6 000 euros[75]. Comme « préliminaire » à son dernier « roman », CHUTe ! Éloge de la disgrâce, Alain Soral est revenu — en partant de l'agression qu'ils avaient suscitée (cf. supra) — sur ses propos et leur sens :
« – Au fait... Excuse-moi d'insister, mais tu voulais dire quoi avec ta tirade à la con à “Complément d'enquête” ?
– Que quand des élites communautaires multiplient les erreurs et qu'on a le sentiment, qu'à terme, ces erreurs se retourneront une fois de plus contre la communauté qu'ils sont censés représenter et défendre, on a le droit et le devoir de leur dire... Le reste était conforme à l'Histoire et aux Écritures... Du pur Bernard Lazare !
– C'est tout ! Pourquoi tu l'as pas dit comme ça ? Comme ça, ça passe très bien !
– J'aurais bien voulu, crois-moi !...
Salauds d'Palestiniens ! Toujours prêts à jeter leurs gosses sous les balles sionistes pour tirer les larmes au chrétien !... Y m'ont bien foutu dans la merde ! »
Comme en témoigne cet extrait, Alain Soral lie la critique du judaïsme à celle du sionisme[76]. Il se présente même comme « antisioniste » et dénonce « l'atlanto-sionisme ».
Le samedi 24 janvier 2009, à l'occasion d'une manifestation contre l'intervention israélienne dans la bande de Gaza à laquelle il participe avec son mouvement, il déclare : « Nous sommes d'abord ici au nom des valeurs chrétiennes et humanistes qui fondent notre pays (...). Nous (...) voulons saluer l'héroïque résistance du ghetto de Gaza, comme nous aurions salué, il y a soixante ans, au nom des mêmes valeurs, l'héroïque résistance du ghetto de Varsovie[77] ! »
Sa présence sur la « liste antisioniste » menée par Dieudonné à l'occasion des élections européennes de 2009 (cf. supra) lui a valu d’être qualifié d’« impayable stalino-facho-antisioniste » par le philosophe communiste-libertaire Claude Guillon[78].
Dans un texte du mouvement Égalité et Réconciliation, il est expliqué que « [l]a lutte contre le sionisme est la seule vraie lutte contre l'antisémitisme[79] ».
Shoah
Selon Alain Soral, le souvenir de la Shoah fait l'objet d'une mise en scène obscène destinée à neutraliser la critique du sionisme par la culpabilisation de ceux qui pourraient la porter, et ainsi empêcher l’expression de la compassion pour les Palestiniens[80]. À l'occasion de sa participation à la « liste antisioniste » aux élections européennes de 2009, il est à nouveau accusé d'antisémitisme. Albert Herszkowicz, président de l'association progressiste Mémorial98, lui reproche en effet d'écrire que « Benoît XVI [va devoir] se rendre très prochainement dans cette merveilleuse démocratie du Moyen-Orient qu'est Israël pour y lécher, conformément au rite de soumission mondialiste, la dalle de Yad Vashem et y abjurer un peu plus la religion du Christ, au profit de l'hérésie siono-shoatique[81] ».
En juillet 2009, se réjouissant de la décision de justice favorable à Bruno Gollnisch rendue au terme du procès sur ses propos d'octobre 2004, il écrit :
« (...) puisque la loi française le permet désormais sans risque de mise à mort judiciaire, économique et sociale... répétons donc avec le courageux Gollnisch que : “Sans remettre en cause les déportations ni les morts des camps nazis, le débat doit avoir lieu quant à savoir la façon dont les gens sont morts... et sur les chambres à gaz, sans nier a priori leur existence, il faut laisser les historiens en discuter et cette discussion devrait être libre !”
Amen et merde aux cons[82] ! »
Alain Soral et l'extrême droite
Avant de se rapprocher du Front national — puis de s'y engager —, Alain Soral fut sollicité, en 2004, par les identitaires pour soutenir l'écrivain Maurice G. Dantec qui devait faire face à des attaques médiatiques à la suite de son dialogue avec eux. Il s'y refusa, expliquant à ses interlocuteurs en quoi la posture de Dantec n'était pour lui qu'une imposture[83]. La même année, il accordait un entretien au « bimestriel socialiste révolutionnaire européen » Rébellion[84], journal que la revue antifasciste REFLEXes qualifie de « fanzine national-bolchevik de Toulouse[85] ».
Le 24 juin 2006, alors « secrètement » en relation avec le parti de Jean-Marie Le Pen, il a dédicacé son dernier livre à la librairie Facta, administrée par le journaliste Emmanuel Ratier[85], considéré comme proche des milieux nationalistes et particulièrement zélé dans ses recherches sur de supposés cercles d'influence juifs et maçonniques.
Il est par ailleurs signataire, avec 24 autres personnalités, de la pétition réclamant la libération de Michel Lajoye[86].
Le rapprochement d'Alain Soral avec Jean-Marie Le Pen fut cependant accueilli avec une certaine méfiance par diverses personnalités du Front national[87].
Le 2 décembre 2006, Alain Soral, invité initialement[88] à la 59e journée des dédicaces[89] organisée par le Bureau des Arts de l'Institut d'études politiques de Paris, mais déprogrammé la veille pour des « raisons de sécurité », est expulsé[90] du bâtiment par la police, suite à la décision[91] de Richard Descoings, directeur de l'établissement. Alain Soral a réagi à cet incident dans un entretien avec Alex Corvus — pseudonyme d'un des animateurs du blog sur lequel a été mise en ligne l'intervention —, rapprochant sa mésaventure de la révélation de ses orientations politiques[92].
À ces deux catégories, Soral oppose la « femme normale », numériquement majoritaire, bien que moins médiatisée, pour qui la maternité est une « grâce » et le travail une « obligation » (à laquelle elle s'est historiquement toujours pliée). Ce troisième type de femmes diffère des féministes bourgeoises que représenterait une Isabelle Alonso qui, « ancienne conseillère financière », « ne s'est jamais beaucoup intéressée aux travailleuses : ouvrières, standardistes, caissières... qui rêvent, en lisant Gala, d'être un jour femme-objet[52]. » Ces femmes-là pâtiraient des combats menés par les féministes plus qu'elles n'en profiteraient (Soral cite notamment le rétablissement du travail de nuit pour les femmes, la banalisation du divorce ou la dévalorisation du rôle de mère).
En fait, davantage que l'égalité homme-femme (qu'il dénonce comme « illusoire » sur le plan biologique mais qualifie de « parfaitement progressiste » sur le plan légal), Soral souligne que le véritable problème reste les inégalités entre riches et pauvres. Il dénonce le féminisme comme une manipulation (dont les féministes ne seraient que l'instrument) visant à occulter ce combat d'inspiration marxiste.
Critique du « communautarisme gay »
L'association Act Up s'en est prise à sa maison d'édition, les Éditions Blanche, à laquelle elle reprochait la publication de plusieurs auteurs, dont Alain Soral[53], qui répandraient des préjugés négatifs envers les homosexuels et même, selon elle, « la haine des homosexuels ». Elle est ainsi intervenue pour que son directeur de publication cesse d'éditer Alain Soral[54]. Act Up a également vandalisé les locaux des Éditions Blanche, en protestation contre sa ligne éditoriale[55]. Alain Soral s'est plaint des « persécutions physiques de la milice communautaire Act Up[56] ».
Alain Soral dénonce le communautarisme — qu'il estime nocif — de la « communauté gay », terme qu'il fustige d'ailleurs en affirmant que la plupart des homosexuels n'ont rien à voir avec les comportements de style Gay Pride. Ce genre de manifestation aurait selon lui pour conséquence de promouvoir l'idée de « beau mec », de jeunesse, de fêtes et de drag queen, et d'occulter la réalité de l'homosexualité, notamment celle des homosexuels âgés et pauvres, nulle part mise en avant dans le « mouvement communautariste gay », et finalement plus proche des hétérosexuels dans la même situation.
Soral envisage également une certaine homosexualité masculine comme la conséquence du caractère « hystérique » d'un type de féminisme plus ou moins « enragé », celui-ci empêchant la séduction d'une fille inconnue par un homme, par exemple dans la rue, l'image du dragueur renvoyant désormais à celle du machiste.
Il affirme que la « libération » des femmes et celle des homosexuels sont historiquement liées par une alliance objective, revendiquée par des associations comme Act Up. C'est un fait qu'il dénonce comme malheureux. Les détracteurs de Soral l'accusent de misogynie ou d'homophobie, ce dont il s'est toujours défendu (tout en se disant « macho » par provocation, le terme ayant été positivement redéfini par lui).
Critique puis rapprochement avec Dieudonné
En 2002, dans l'ouvrage Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante, Alain Soral s'en prend, parmi de multiples cibles, à Dieudonné[57], qu'il accuse de vouloir bénéficier d'une « rente de culpabilisation victimaire » dont les Français blancs seraient, selon Soral, les victimes. Qualifiant l'humoriste d'« inculte et désormais pas drôle », il ajoute par ailleurs :
« Si Dieudonné s’énerve sur le populo français, (...) c’est peut-être parce qu’il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d’une plus juste représentation des “communautés visibles” ? Une “communauté invisible” surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo[58]. »
Néanmoins, au moment de l'affaire du sketch polémique de Dieudonné dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel On ne peut pas plaire à tout le monde, Soral défendit l'humoriste, les divergences idéologiques s'estompant au profit d'une convergence de vues.
Ayant pris connaissance de ses critiques, Dieudonné décide de rencontrer Soral pour mettre les choses au clair avec lui. En 2004, les deux hommes deviennent amis et politiquement proches, étant notamment tombés d'accord, selon Soral, à propos de « l’antisionisme et du lobby juif[59] ».
Le mardi 28 septembre 2004 — soit près d'une semaine après qu'eut été médiatisée une sortie polémique sur France 2 qui sera jugée antisémite par la justice (cf. infra) — lui et plusieurs autres personnes furent victimes d'une agression venant d'un groupe d'une trentaine d'individus armés de battes de baseball, au cours d'une séance de dédicace de Misères du désir dans la librairie Au pays de cocagne (située dans le 3e arrondissement de Paris)[60]. L'agression n'a pas été revendiquée. Alain Soral y voit une action d'un groupe extrémiste juif comme le Betar ou la Ligue de défense juive[61], mais à ce jour l'enquête policière n'a pas abouti.
Le 14 septembre 2006, à Paris, il est victime d'une nouvelle agression[62].
Interrogé sur le côté positif du « boycott » par les médias, Alain Soral répondait :
« Le positif c'est qu'on n'est plus obligé d'aller faire le méchant de service dans des émissions à la con. Quant à la parade, en l'état actuel des choses il n'y en a qu'une, multiplier ce genre d'interview sur internet [...] J'ai toujours répondu présent aux invitations des médias, même les pires, pensant que ce qui comptait ce n'était pas le prestige supposé du support, mais la qualité de mes raisonnements[63]. »
Ayant subi de semblables déboires, Alain Soral et Dieudonné se sont mutuellement soutenus[64], participant conjointement à la liste Euro-Palestine aux élections européennes de 2004, avant que le premier ne s'en retire[65], suivi par le second dans son retrait. Aux élections européennes de 2009, Dieudonné et Soral ont présenté, avec Yahia Gouasmi, alors président de la Fédération chiite de France, une « Liste antisioniste » recueillant 1,30 % des suffrages en Île-de-France (2,83 % en Seine-Saint-Denis) au terme d’une campagne émaillée d’incidents et d’échauffourées[66].
Critique du sionisme et positions sur le judaïsme, les Juifs, et la Shoah
Propos sur le judaïsme
Alain Soral considère qu'une « communauté qui continue à se proclamer “peuple élu” dans le monde moderne (...) constitue (...) une exception [à sa connaissance] unique, celle de ne pas s'être défait de sa mentalité primitive malgré le progrès de la Raison et d'avoir, au contraire, mis la Raison au service d'un tribalisme modernisé, élevé à l'échelle de l'univers[67]. ». Cette « exception » serait à la source d'une « double éthique » caractéristique du judaïsme qui inciterait à juger selon des critères différents ce qui touche les Juifs et ce qui touche les goyim :
« On retrouve bien là [dans les contestations du verdict sur l'affaire du gang des barbares] la vision du monde et le rapport à l’autre qui fonde le judaïsme : la double éthique. Et j’ose penser que cette double éthique – dans l’affaire du procès Fofana comme ailleurs – est le fond du problème[68]... »
Il y aurait en effet passage de l'état de « peuple élu » à celui de « peuple martyr » suivant un jeu dialectique :
« Comment ne pas comprendre que, aussi durable que le yin et le yang, il y a engendrement réciproque, réciprocité dialectique de l'élection et du martyr ?
Martyr parce qu'élu, élu parce que martyr ; et que, aussi fatale qu'est la fatalité elle-même, on ne peut échapper à l'une sans s'émanciper de l'autre[69]. »
Antisionisme
Partant, Alain Soral prétend lire à la lumière de cette « double éthique » supposée du judaïsme la situation de la communauté juive contemporaine. Faisant allusion à celle-ci, il écrit ainsi :
« Qu'une communauté qui a été particulièrement victime du racisme dans un passé récent soit protégée, surprotégée même du racisme par des lois, oui.
Mais qu'une communauté qui a été victime du racisme pense que ce passé lui donne droit au racisme à son tour me semble le pire contresens moral qui puisse être[70]. »
Dans un reportage de Complément d'enquête diffusé sur France 2 le lundi 20 septembre 2004 et consacré à Dieudonné, Alain Soral déclare :
« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire “y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n'est pas systématiquement la faute de l'autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds.” Parce qu'en gros c'est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c'est bizarre ! C'est que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C'est-à-dire, je pense, c'est qu'il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme-sionisme qui confine à la maladie mentale[71]... »
Ces propos créent une controverse et sont jugés antisémites par de nombreux observateurs, dont des représentants de la liste électorale Euro-Palestine[72], à laquelle il avait apporté son soutien. Le 24 septembre 2004, Alain Soral commente, sur le site oumma.com[73], la controverse provoquée par ses propos, expliquant qu'il a été mal compris — du fait de l'absence du discours précédant cette phrase dans le montage d'une conversation « à bâtons rompus » d'une heure et demie avec le journaliste de France 2, Cyrille Devaud — et qu'on cherchait sa « mort médiatique ». Poursuivi en justice, entre autres par le B'nai B'rith, l'écrivain est condamné pour antisémitisme en 2007[74], puis, au terme de quatre ans de procédure, astreint en 2008 au paiement d'une amende de 6 000 euros[75]. Comme « préliminaire » à son dernier « roman », CHUTe ! Éloge de la disgrâce, Alain Soral est revenu — en partant de l'agression qu'ils avaient suscitée (cf. supra) — sur ses propos et leur sens :
« – Au fait... Excuse-moi d'insister, mais tu voulais dire quoi avec ta tirade à la con à “Complément d'enquête” ?
– Que quand des élites communautaires multiplient les erreurs et qu'on a le sentiment, qu'à terme, ces erreurs se retourneront une fois de plus contre la communauté qu'ils sont censés représenter et défendre, on a le droit et le devoir de leur dire... Le reste était conforme à l'Histoire et aux Écritures... Du pur Bernard Lazare !
– C'est tout ! Pourquoi tu l'as pas dit comme ça ? Comme ça, ça passe très bien !
– J'aurais bien voulu, crois-moi !...
Salauds d'Palestiniens ! Toujours prêts à jeter leurs gosses sous les balles sionistes pour tirer les larmes au chrétien !... Y m'ont bien foutu dans la merde ! »
Comme en témoigne cet extrait, Alain Soral lie la critique du judaïsme à celle du sionisme[76]. Il se présente même comme « antisioniste » et dénonce « l'atlanto-sionisme ».
Le samedi 24 janvier 2009, à l'occasion d'une manifestation contre l'intervention israélienne dans la bande de Gaza à laquelle il participe avec son mouvement, il déclare : « Nous sommes d'abord ici au nom des valeurs chrétiennes et humanistes qui fondent notre pays (...). Nous (...) voulons saluer l'héroïque résistance du ghetto de Gaza, comme nous aurions salué, il y a soixante ans, au nom des mêmes valeurs, l'héroïque résistance du ghetto de Varsovie[77] ! »
Sa présence sur la « liste antisioniste » menée par Dieudonné à l'occasion des élections européennes de 2009 (cf. supra) lui a valu d’être qualifié d’« impayable stalino-facho-antisioniste » par le philosophe communiste-libertaire Claude Guillon[78].
Dans un texte du mouvement Égalité et Réconciliation, il est expliqué que « [l]a lutte contre le sionisme est la seule vraie lutte contre l'antisémitisme[79] ».
Shoah
Selon Alain Soral, le souvenir de la Shoah fait l'objet d'une mise en scène obscène destinée à neutraliser la critique du sionisme par la culpabilisation de ceux qui pourraient la porter, et ainsi empêcher l’expression de la compassion pour les Palestiniens[80]. À l'occasion de sa participation à la « liste antisioniste » aux élections européennes de 2009, il est à nouveau accusé d'antisémitisme. Albert Herszkowicz, président de l'association progressiste Mémorial98, lui reproche en effet d'écrire que « Benoît XVI [va devoir] se rendre très prochainement dans cette merveilleuse démocratie du Moyen-Orient qu'est Israël pour y lécher, conformément au rite de soumission mondialiste, la dalle de Yad Vashem et y abjurer un peu plus la religion du Christ, au profit de l'hérésie siono-shoatique[81] ».
En juillet 2009, se réjouissant de la décision de justice favorable à Bruno Gollnisch rendue au terme du procès sur ses propos d'octobre 2004, il écrit :
« (...) puisque la loi française le permet désormais sans risque de mise à mort judiciaire, économique et sociale... répétons donc avec le courageux Gollnisch que : “Sans remettre en cause les déportations ni les morts des camps nazis, le débat doit avoir lieu quant à savoir la façon dont les gens sont morts... et sur les chambres à gaz, sans nier a priori leur existence, il faut laisser les historiens en discuter et cette discussion devrait être libre !”
Amen et merde aux cons[82] ! »
Alain Soral et l'extrême droite
Avant de se rapprocher du Front national — puis de s'y engager —, Alain Soral fut sollicité, en 2004, par les identitaires pour soutenir l'écrivain Maurice G. Dantec qui devait faire face à des attaques médiatiques à la suite de son dialogue avec eux. Il s'y refusa, expliquant à ses interlocuteurs en quoi la posture de Dantec n'était pour lui qu'une imposture[83]. La même année, il accordait un entretien au « bimestriel socialiste révolutionnaire européen » Rébellion[84], journal que la revue antifasciste REFLEXes qualifie de « fanzine national-bolchevik de Toulouse[85] ».
Le 24 juin 2006, alors « secrètement » en relation avec le parti de Jean-Marie Le Pen, il a dédicacé son dernier livre à la librairie Facta, administrée par le journaliste Emmanuel Ratier[85], considéré comme proche des milieux nationalistes et particulièrement zélé dans ses recherches sur de supposés cercles d'influence juifs et maçonniques.
Il est par ailleurs signataire, avec 24 autres personnalités, de la pétition réclamant la libération de Michel Lajoye[86].
Le rapprochement d'Alain Soral avec Jean-Marie Le Pen fut cependant accueilli avec une certaine méfiance par diverses personnalités du Front national[87].
Le 2 décembre 2006, Alain Soral, invité initialement[88] à la 59e journée des dédicaces[89] organisée par le Bureau des Arts de l'Institut d'études politiques de Paris, mais déprogrammé la veille pour des « raisons de sécurité », est expulsé[90] du bâtiment par la police, suite à la décision[91] de Richard Descoings, directeur de l'établissement. Alain Soral a réagi à cet incident dans un entretien avec Alex Corvus — pseudonyme d'un des animateurs du blog sur lequel a été mise en ligne l'intervention —, rapprochant sa mésaventure de la révélation de ses orientations politiques[92].
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