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Thursday 22 December 2011

Rien que L'Espoir


Réunir 1500 investisseurs et hommes d’affaires en Tunisie cinq mois après La Révolution qui a bouleversé toutes les données politiques de la région est indiscutablement de l’ordre de la gageure. Pourtant, c’est celle-là même qu’a soutenue le « forum de Tunisie sur l’investissement » en donnant à la communauté des investisseurs une nouvelle visibilité d’un pays qui s’échine à s’affranchir d’une chape à la fois politique et économique qui s’est abattue sur lui plus de deux décennies durant.
Rendez-vous d’affaires, certes mais pas uniquement, car on y voit unanimement la démonstration que la Tunisie garde intact son attrait vis-à-vis des investisseurs et que son économie est capable de rebondir et s’inscrire dans une orbite porteuse d’une vraie croissance uniformément répartie dont ne sera exclue nulle région. Ce faisant, le pays se décerne un nouveau titre de respectabilité qui vient s’ajouter à celui arraché à Deauville auprès des argentiers de la planète et autres bailleurs de fonds multilatéraux.
Les organisateurs de ce Forum ont sans doute de solides raisons de soutenir que « l’édition 2011 intervient dans un contexte particulier qui demeure une opportunité pour une nouvelle sortie de la Tunisie à l’international, une Tunisie forte de ses atouts structurels et résolument tournée vers un avenir propice à l’initiative privée ». Il est espéré que la sortie de crise se traduira par de nouvel les tendances et orientations avec l’émergence de nouvelles régions d’implantations et de nouveaux secteurs (offshoring).
En tout cas, les Tunisiens ont hâte de voir les investisseurs revenir en force et en grand nombre.
Et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Kamel Nabli n’y est pas allé par quatre chemin en avertissant que « ceux qui n’investissent pas maintenant n’auront plus la marge ». D’autant que l’économie tunisienne est en train de sortir de l’ornière pour négocier progressivement son take off bien plus tôt que prévu. Témoin, la croissance dont le taux a été négatif au premier trimestre (-3,3%) est à la valeur nulle au 2ème trimestre et sera positive au 3ème pour terminer l’année dans la fourchette entre 1 et 2% Le gouverneur de l’institut d’émission n’en évoque pas moins deux « gaps », celui de l’emploi et celui du climat des affaires. Sur le premier, il constaté qu’il s’aggrave en ce sens que les attentes sont devenues plus grandes et les réalisations encore plus faibles, ce qui incite à envisager avec appréhension les prochain mois lorsque de dizaines de milliers de demandeurs vont se déverser sur le marché du travail, s’ajoutant ainsi aux centaines de milliers déjà existants.
Le second gap concerne le climat des affaires que les autorités veulent moderniser, plus accueillant, transparent et expurgé de corruption et de privilèges.
Mais, pour l’heure, ce climat se détériore sous l’effet d’un manque de visibilité aussi bien politique que sociale dans la mesure où l’investisseur veut savoir quel gouvernement sera au pouvoir, comme il chercha à être rassuré qu’il n’y aura pas de grèves et de sit-in.
Au final, la grande question qui se pose est de savoir comment congédier ces deux gaps.
Dans ce contexte, le rôle de l’Etat est de garantir une sécurité pleine et totale, a affirmé Kamel Nabli qui a évoqué des progrès énormes et qui trouve qu’on est dans la bonne direction. Quant aux acteurs politiques, ils doivent se signaler par un cheminement clair, rapide et régulier. Au demeurant, l’impératif s’impose d’opérer un retour au travail sérieux, un retour à la normale.
De toute évidence, l’évolution de la situation dépendra aussi du soutier financier étranger que le gouverneur de la BCT a qualifié d’insuffisant, appelant par ailleurs, les investisseurs étrangers à agir maintenant alors que les conditions sont telles qu’ils peuvent être rassurés et que le risque est calculé, gérable et soutenable.
En somme, a-t-il dit, c’est un risque porteur.

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